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Kairouan : Une rentrée scolaire difficile

Il n’y a pas eu cours dans quelques établissements scolaires.

Si la rentrée s’est passée dans de bonnes conditions pour beaucoup de collégiens et de lycéens, il n’en est rien pour certains autres à cause du manque d’enseignants (le gouvernorat de Kairouan manque de 1.090 instituteurs), de l’absence d’eau potable (57% des 313 écoles ont des problèmes d’approvisionnement en eau potable), de blocs sanitaires, de clôtures, de dortoirs, de cantines et d’équipements de première nécessité.

En outre, comme les travaux de rénovation et de construction n’ont pas été achevés avant la rentrée, les locaux des établissements vont demeurer en chantier plusieurs mois avec la présence de matériaux de construction, de bruit et de poussière, sans oublier le transport rural qui fait défaut dans plusieurs villages.

D’ailleurs, d’après la section régionale de la Ltdh de Kairouan, 4.500 élèves font chaque jour plus de 5 km à pied pour rejoindre leurs écoles. Certains ont recours à l’auto-stop, en empruntant des tracteurs, des camionnettes non sécurisés ou des charrettes. D’où l’augmentation du taux d’abandon scolaire et d’analphabétisme, puisque Kairouan détient le taux le plus élevé d’analphabétisme à l’échelle nationale, à savoir 35%.

Ainsi, durant la première semaine de la rentrée scolaire, il n’y a pas eu cours dans quelques établissements scolaires, et ce, pour diverses raisons. A titre d’exemple, à l’école El Ghabet (Kairouan-Nord) fréquentée par 500 élèves, les parents ont dû retirer leurs enfants en raison de la médiocrité des conditions générales et de  la vétusté des locaux qui risquent de s’écrouler à tout moment. Et même les salles préfabriquées, promises pour la rentrée en attendant la fin de construction du nouvel établissement, n’ont pas été fournies. Ce qui a poussé les responsables à proposer aux familles d’installer provisoirement des tentes afin d’y abriter les cours, ce qui a été refusé par tout le monde.

Même problème au collège d’El Mansourah (Kairouan-Sud) où les travaux de construction de deux blocs sanitaires, pour les élèves et les enseignants, n’ont pas été achevés, ce qui a eu pour conséquence l’arrêt des cours.

D’un autre côté, le 2e jour de la rentrée, 8 élèves du collège Assad Ibn El Fourat ont été victimes d’intoxication alimentaire ayant nécessité leur hospitalisation, et ce, après avoir mangé des sandwichs achetés dans les environs du collège.

En effet, la majorité des élèves sont originaires de localités lointaines, dont Khazazia et El Makhsouma, et passent toute la journée (de 7h00 à 18h00), soit au collège, soit dans la rue en attendant le bus. C’est pourquoi tous les parents voudraient que les cours aient lieu en une seule séance (de 9h00 à 15h00), ce qui protégerait leurs enfants des dangers de la rue et de la malbouffe.

Mouvements de protestation des parents

Dans toute la délégation de Bouhajla, il existe 43 écoles primaires, dont une nouvelle à Dwaher qui ouvrira ses portes le 1er octobre pour accueillir uniquement les élèves de première et de deuxième année. Au total, 600 instituteurs exercent à Bouhajla, soit un manque de 200. Et beaucoup d’établissements ont connu des problèmes de protestation des parents à cause de la vétusté des salles de classe, notamment à Aouled Achour, El Chourafa, El Maârifa et Chraytia.

Par ailleurs, 50 salles de classe ont été fermées dans différentes écoles, ce qui a obligé les directeurs à surcharger les classes avec une moyenne de 40 élèves par classe. Et à l’école Ibn-Khaldoun, qui accueille 850 élèves, 34 instituteurs avec 26 salles de classe, il n’y a pas eu cours jusqu’à aujourd’hui, faute de locaux en bon état.

Ces mauvaises conditions concernent également les délégations d’El Ala, de Haffouz, de Oueslatia, de Nassrallah, de Chebika, de Hajeb El Ayoun, de Sbikha et de Chrarda.

D’ailleurs, le 2e jour  de la rentrée, un adolescent âgé de 15 ans s’est suicidé chez lui à Chrarda, à cause de problèmes psychologiques dus au fait qu’il a abandonné ses études l’année dernière et qu’il n’a pas supporté de voir ses voisins aller au collège, alors que lui, il devait garder les moutons.

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